Baraka : En maltraitant des étrangers chez nous, nous exposons nos compatriotes aux représailles chez eux
BARAKA, SUD-KIVU:- Dans un audio qui circule dans les réseaux sociaux, une personne non identifiée, accuse les membres de la tribu Masaï de la Tanzanie présents à Baraka dans le territoire de Fizi de vendre du poison et la foudre à la population de la place avec l’intention de nuire. Selon cette personne, les Masaï qui vendent ce poison feraient leurs essais aux enfants dans la ville de Baraka dans la province du Sud-Kivu.
L’auteur ne donne aucune preuve de toutes ces accusations. Des acteurs de la société civile basés dans la zone font savoir que, les Masaï présents à Baraka vendent plutôt des souliers de type sandales communément appelés Masaï.
Prévenir les violences contre les étrangers dans notre pays c’est protéger les congolais qui sont à l’étranger
Ce message est doublement dangereux. D’abord parce qu’il porte des accusations graves et gratuites contre les Masaï, ensuite parce qu’il globalise. Puis il demande aux internautes de partager son message dans plusieurs plateformes pour que les habitants de Baraka soient au courant que les Masaï veulent nuire à leur vie. Dans une zone où la population a ongtemps été traumatisée par différentes formes de violences liées aux guerres à répétition, des messages pareils peuvent provoquer des violences incontrôlables contre cette communauté (Masai).
Le fait de dire que les essais pour ce poison sont faits sur les enfants, cela montre qu’il cherche à soulever la population dans toutes ses couches car, dans la société une fois vous attaquez l’enfant c’est tout le monde qui vous considère comme ennemi. En voulant réagir à ce message il y a risque que la population, sans analyser, s’emprenne aux Masaï qui sont pourtant connus à Baraka pour leurs activités commerciales des sandales.
Suite à ce message de haine les Masaï peuvent être victimes des actes de violences de masse pas seulement à Baraka mais aussi dans d’autres zones comme Misisi en territoire de Fizi et même dans la ville d’Uvira, où ils exercent leurs activités de commerce. En outre, si par mauvaise chance, les Masaï se font attaquer par la population à Baraka, il y a risque pour les congolais de subir des représeailles.
Le partage des informations non vérifiées peut nuire à toute la communauté
Les personnes qui propagent les messages de haine doivent comprendre que les conséquences n’épargnent personne même l’auteur peut à la longue être frappé par les retombées. La population est encouragée à analyser les messages partagés dans les réseaux sociaux avant de les répartager.
Pour aider la population les acteurs de la société civile et les hommes des médias doivent vérifier les informations et donner une version réelle à la population pour ne pas entrer dans une étape qui peut conduire aux violences suite à la mesinformation. Les journalistes et blogueurs de la région des Grands Lacs condamnent ces messages de haine et demandent à tout un chacun de s’impliquer d’une manière active afin de réduire la vitesse de ces discours et messages dans notre région.