UVRA : Tout citoyen a le droit de circuler librement sur le territoire national
UVIRA,SUD-KIVU :Dans un message audio qui circule dans les réseaux sociaux, une personne qui ne s’est pas identifiée, menace de tuer tout membre de la communauté Banyamulenge, qui empruntera le tronçon routier Rungu- Katobo pour aller à Kahololo en groupement de Kigoma, chefferie de Bafuliru dans le territoire d’Uvira. Kahololo est un village habité par les retournés qui l’avaient quitté pour s’installer à Bwegera pendant une année suite aux attaques des groupes armés. Ils sont retournés après plusieurs initiatives de paix.
Selon l’auteur de cette menace, les Banyamulenge qu’il qualifie des rwandais n’ont pas droit de passer dans ce tronc routier. Il menace également de tuer tout transporteur qui osera prendre sur sa moto ou dans son véhicule les membres de cette communauté vers les endroits cités ci-haut.
Les menaces peuvent conduire à l’anxiété et l’anxiété aux violences
Nous pensons que ce message est dangereux, car au-delà des menaces, le fait de dire que la présence des Banyamulenge dans ce tronçon est une menace à la sécurité d’autres communautés, il est visible qu’il cherche à monter les autres communautés habitant ce milieu contre les Banyamulenge.
En présentant les Banyamulenge comme des ennemis de la paix qu’il faut attaquer, ce message peut réveiller les esprits des personnes qui agissent sans analyser et entrer dans la violence, d’autant plus que les populations qui habitent les hauts et moyens plateaux d’Uvira dans la chefferie de Bafuliru ont été touchées par les conséquences de l’insécurité et les plaies sont encore fraîches.
Si jamais cette personne passait à l’exécution de ses menaces, nous pouvons assister aux violences. Dans le même sens, si à cause de ce message, le Banyamulenge se retrouvaient victimes des violences, à leur tour ils peuvent développer les mécanismes de vengeance et cela peut nous amener dans un cycle des violences.
Les leaders communautaires du milieu doivent prendre le devant en décourageant ces genres des propos et des menaces pour faire avancer le processus de paix qui est encore au stade embryonnaire dans cette zone et où toutes les communautés confondues ont perdu plusieurs de leurs proches et de leurs biens. Les services de sécurité doivent travailler pour garantir la sécurité à toutes les personnes qui empruntent ce tronçon d’autant plus qu’il reste la seule voie pour approvisionner cette zone enclavée.
Les journalistes et blogueurs de la région des Grands Lacs condamnent ces messages de menaces et demandent à tout un chacun de s’impliquer d’une manière active afin de réduire la vitesse de ces discours et messages dans notre région.